Abstract:
En Algérie, le phénomène de privatisation de l’exercice médical ne cesse de s’accroître jour
après jour. En effet, la médecine libérale prend de plus en plus d’ampleur, ce qui est à
l’origine d’un bouleversement de la structure et du fonctionnement du système de santé dans
son ensemble. De par le monde, les comportements des médecins installés à titre libéral font
l’objet d’une régulation, qui ne se limite pas aux autorisations d’installation. En Algérie, force
est de constater que la médecine libérale accuse aujourd’hui un important déficit de
régulation, doublé d’une opacité en ce qui concerne l’activité et le comportement des
médecins libéraux.
C’est dans cette perspective que s’inscrit notre travail. Loin de prétendre à l’exhaustivité, il se
propose tout simplement d’apporter un éclairage sur cette problématique de la régulation de la
médecine libérale, en général, et de son implication indirecte dans la mauvaise répartition des
professionnels de santé, en particulier.
Notre recherche s’est construite en deux étapes. En premier lieu, une revue de la littérature et
une analyse critique du cadre réglementaire. La deuxième étape a consisté en une enquête de
terrain par questionnaires auprès d’un échantillon de médecins de la wilaya de Béjaïa,
appuyée par une série d’entretiens avec une dizaine de médecins, ainsi qu’avec le responsable
de la sous-direction de la médecine privée au niveau du MSPRH.
La régulation de la médecine de ville ne doit pas se limiter à l’adoption d’un système de
conventionnement ou à opter pour la formule du médecin traitant. Le dispositif de régulation
doit aussi assurer la coordination de la médecine de ville avec le secteur public, pour rompre
avec les relations concurrentielles qui caractérisent aujourd’hui les relations entre le secteur
public et le secteur privé et aboutir à une forme de complémentarité entre les deux secteurs.
Plus concrètement, il est plus que nécessaire de renforcer la place du médecin
généraliste de favoriser la collaboration entre les médecins.
En outre, il est urgent de mettre en place un dispositif de suivi et de contrôle de
l’activité de la médecine de ville, en définissant la portée et les modalités du